Journées Portes Ouvertes (JPO) 2017
« Leadership et
opportunités pour construire son émergence socioprofessionnelle »
Trois têtes d’envergure
ont été invitées à parler aux jeunes de l’Institut Universitaire du Golfe de
Guinée (IUG) à l’occasion des journées portes ouvertes qui s’étalent sur la semaine
de la jeunesse.
Cette conférence inaugurale vise à outiller les jeunes en
matière d’ascension sociale, d’élaboration intellectuelle et de construction.
Ces valeureux fils du pays sont Paul Mahel de Vox Africa, Martial
de Bissog journaliste et candidat déclaré à la prochaine élection
présidentielle, et Elimbe Lobe Abel, leader d’opinions.
Le premier, abordant le point de l’ascension sociale des
jeunes, a rappelé à l’assistance venue très nombreuse qu’ils représentent
environ 65% de la population et sont âgés de 18 à 35 ans. Selon lui, bien qu’il
y ait assez de programmes pour l’émancipation des jeunes, à l’instar de : pajer-u, pifmas, le plan triennal et le projet des tics du
minpostel, l’insertion reste difficile. Un doigt accusateur est pointé vers la
qualité de la formation. Alors à quoi sont formés les jeunes, fers de lance de
la nation ? Mahel reconnait qu’il y a une inadéquation totale du curricula
de formation. De plus, les autres ordres
d’enseignements et de formation requièrent la mobilisation d’efforts importants
et les indicateurs de qualité sur l’ensemble du système demeurent encore
relativement faibles. L'emploi,
considéré comme simple résultante mécanique de la croissance, ne fait par
exemple l’objet d’aucune stratégie spécifique.
Mais au fait, parlant de jeunesse, il y a celle qui piétine ses propres valeurs,
celle qui cherche l’ascension par des voies obscurantistes et celle qui
saisit les opportunités. Le troisième groupe est celui qui nous intéresse et c’est
elle qui doit rejeter la corruption et avoir la volonté de réussir. Pour cela, il
lui faut oser et oser encore. Au Cameroun « tout » semble
se vendre, eh bien cette jeunesse-là n’achète pas, elle travaille, elle ose.
Le jeune candidat de 42 ans reconnaitra par ailleurs que le système
éducatif en place, fait de la jeunesse des automates, des pantins. Tout est fait pour tirer le maximum d’elle. Néanmoins,
l’on déstructure la pensée et réduit le jeune étudiant à néant. Or vous êtes
des leaders en herbe, assène Martial Bissog. Un leader crée des concepts, fait
une analyse de la situation actuelle en matière d’ascension et de construction sociale.
Comprend et identifie les actions à mener pour se conformer à la discipline, à
sa projection.
Le leader d’opinion Elimbi Lobe très prolifique, va accentuer
sa présentation sur la construction entrepreneuriale
et la persévérance. Un leader mène et
entraine les autres avec lui, il n’est pas suiveur, et cet état ne vient pas de
quelqu’un d’autre, on ne fabrique pas de leader, ce n’est pas une nomination
qui fait d’un être un leader. Cela émane de soi par le travail. Se construire
est un processus intellectuel d’élaboration, ce peut être long, mais c’est le
bon chemin pour se réaliser et vaincre l’adversité qui est le climat morose, l’horizon
qu’on croit fermé du fait des conservateurs pas près de lâcher leurs acquis.
A la question de savoir comment saisir l’opportunité lorsqu’il
est conditionné. Les panélistes reviendront en écho sur la notion de leader qui
crée des concepts, il n’a pas besoin d’être employé, mais employeur, créateur
de richesses. Innovateurs, inventifs. L’IUG c’est l’école des leaders, ne pas
le perdre de vue. L’épanouissement ne se trouve pas dans les grandes
entreprises. L’on ne se forme pas aussi chèrement et avec tant de difficultés à
devenir des éternels poltron ou ignorants sociaux.
Nous sommes à l’heure de la mondialisation, à l’heure des vitesses
et de la haute technologie. Chacun doit y trouver sa place et surtout rejeter l’individualisme,
savoir se mettre ensemble, porter loin un projet et modifier ainsi la
configuration de la société. Dans laquelle à peu près 40% de la population,
vivent en dessous du seuil de pauvreté. Tout est à refaire dans notre pays, ce
qui sous-entend que les pistes d’exploration et d’innovation sont très
abondantes. Prenons par exemple le textile, la friperie a tué l’industrie
textile du Cameroun. Puisque la consommation rime avec la
production, économiquement et moralement. Ayons la décence de produire et de mettre à la portée des autres. Notre pays est devenu un supermarché de la brocante, au nom de la pauvreté.
C’est de notoriété publique, notre système éducatif s’est
profondément dégradé. Les insuffisances concernent en particulier le manque
d’enseignants et leur sous-qualification, le mauvais rendement interne du
système, la lourdeur et l’inefficacité des structures de supervision, le manque
de transparence et de contrôle dans la gestion des ressources humaines et
financières, l’insuffisance d’informations fiables et pertinentes permettant de
piloter efficacement et sur le long terme le système éducatif. Le déficit d’efficacité
demeure criard. La réalité des carences observées est à la fois complexe et
paradoxale.
Convaincue que les jeunes doivent être encouragés
à investir leur énergie, leur enthousiasme et leur créativité dans le
développement économique, social et culturel et la promotion de la
compréhension mutuelle,
L’IUG se démarque. A travers ce moment d’échanges très riches, le président LMD
adresse une missive aux jeunes
du Cameroun en les invitant à ne pas sombrer dans ces graves défauts que sont
la paresse, la forfaiture, la forfanterie et la fourberie.
Au terme de cette belle
conférence modérée par Noufele, pur produit de L’IUG, il est demandé à ces
étudiants dont la nation regarde, de ne déclarer jamais comme certains dirigeants camerounais forfait
devant le premier obstacle. Qu’en cette semaine dédiée à la jeunesse, à ces cadets sociaux, d’éviter ces écueils et
de faire mieux que leurs aînés en tournant le dos à ces fléaux qui n’élèvent ni ne développent.
Qu’on cesse de dire que l’Afrique est l’endroit de la Terre où l’homme accompli
son chemin de croix de façon dramatique.
Hildegarde Payong
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