mardi 7 février 2017

Journées Portes Ouvertes (JPO) 2017

 « Leadership et opportunités pour construire son émergence socioprofessionnelle »

Trois têtes d’envergure ont été invitées à parler aux jeunes de l’Institut Universitaire du Golfe de Guinée (IUG) à l’occasion des journées portes ouvertes qui s’étalent sur la semaine de la jeunesse.

Cette conférence inaugurale vise à outiller les jeunes en matière d’ascension sociale, d’élaboration intellectuelle et de construction.

Ces valeureux fils du pays sont Paul Mahel de Vox Africa, Martial de Bissog journaliste et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, et Elimbe Lobe Abel, leader d’opinions.
Le premier, abordant le point de l’ascension sociale des jeunes, a rappelé à l’assistance venue très nombreuse qu’ils représentent environ 65% de la population et sont âgés de 18 à 35 ans. Selon lui, bien qu’il y ait assez de programmes pour l’émancipation des jeunes, à l’instar de : pajer-u, pifmas, le plan triennal et le projet des tics du minpostel, l’insertion reste difficile. Un doigt accusateur est pointé vers la qualité de la formation. Alors à quoi sont formés les jeunes, fers de lance de la nation ? Mahel reconnait qu’il y a une inadéquation totale du curricula de formation. De plus, les autres ordres d’enseignements et de formation requièrent la mobilisation d’efforts importants et les indicateurs de qualité sur l’ensemble du système demeurent encore relativement faibles.    L'emploi, considéré comme simple résultante mécanique de la croissance, ne fait par exemple l’objet d’aucune stratégie spécifique.
Mais au fait, parlant de jeunesse,  il y a celle qui piétine ses propres valeurs, celle qui cherche l’ascension par des voies obscurantistes et celle qui saisit les opportunités. Le troisième groupe est celui qui nous intéresse et c’est elle qui doit rejeter la corruption et avoir la volonté de réussir. Pour cela, il lui faut oser et oser encore. Au Cameroun « tout » semble se vendre,  eh bien cette jeunesse-là  n’achète pas, elle travaille, elle ose.
Le jeune candidat de 42 ans reconnaitra par ailleurs que le système éducatif en place, fait de la jeunesse des automates, des pantins.   Tout est fait pour tirer le maximum d’elle. Néanmoins, l’on déstructure la pensée et réduit le jeune étudiant à néant. Or vous êtes des leaders en herbe, assène Martial Bissog. Un leader crée des concepts, fait une analyse de la situation actuelle en matière d’ascension et de construction sociale. Comprend et identifie les actions à mener pour se conformer à la discipline, à sa projection.
Le leader d’opinion Elimbi Lobe très prolifique, va accentuer sa présentation  sur la construction entrepreneuriale et la persévérance.  Un leader mène et entraine les autres avec lui, il n’est pas suiveur, et cet état ne vient pas de quelqu’un d’autre, on ne fabrique pas de leader, ce n’est pas une nomination qui fait d’un être un leader. Cela émane de soi par le travail. Se construire est un processus intellectuel d’élaboration, ce peut être long, mais c’est le bon chemin pour se réaliser et vaincre l’adversité qui est le climat morose, l’horizon qu’on croit fermé du fait des conservateurs pas près de lâcher leurs acquis.
A la question de savoir comment saisir l’opportunité lorsqu’il est conditionné. Les panélistes reviendront en écho sur la notion de leader qui crée des concepts, il n’a pas besoin d’être employé, mais employeur, créateur de richesses. Innovateurs, inventifs. L’IUG c’est l’école des leaders, ne pas le perdre de vue. L’épanouissement ne se trouve pas dans les grandes entreprises. L’on ne se forme pas aussi chèrement et avec tant de difficultés à devenir des éternels poltron ou ignorants sociaux.
Nous sommes à l’heure de la mondialisation, à l’heure des vitesses et de la haute technologie. Chacun doit y trouver sa place et surtout rejeter l’individualisme, savoir se mettre ensemble, porter loin un projet et modifier ainsi la configuration de la société. Dans laquelle à peu près 40% de la population, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Tout est à refaire dans notre pays, ce qui sous-entend que les pistes d’exploration et d’innovation sont très abondantes. Prenons par exemple le textile, la friperie a tué l’industrie textile du Cameroun. Puisque la consommation rime avec la production, économiquement et moralement. Ayons la décence de  produire et de  mettre à la portée des autres. Notre pays est devenu un supermarché de la brocante, au nom de la pauvreté.
C’est de notoriété publique, notre système éducatif s’est profondément dégradé. Les insuffisances concernent en particulier le manque d’enseignants et leur sous-qualification, le mauvais rendement interne du système, la lourdeur et l’inefficacité des structures de supervision, le manque de transparence et de contrôle dans la gestion des ressources humaines et financières, l’insuffisance d’informations fiables et pertinentes permettant de piloter efficacement et sur le long terme le système éducatif. Le déficit d’efficacité demeure criard. La réalité des carences observées est à la fois complexe et paradoxale.
Convaincue que les jeunes doivent être encouragés à investir leur énergie, leur enthousiasme et leur créativité dans le développement économique, social et culturel et la promotion de la compréhension mutuelle, L’IUG se démarque. A travers ce moment d’échanges très riches, le président LMD adresse  une missive aux jeunes du Cameroun en les invitant à ne pas sombrer dans ces graves défauts que sont la paresse, la forfaiture, la forfanterie et la fourberie.
Au terme de cette belle conférence modérée par Noufele, pur produit de L’IUG, il est demandé à ces étudiants dont la nation regarde, de ne déclarer jamais  comme certains dirigeants camerounais forfait devant le premier obstacle. Qu’en cette semaine dédiée à la jeunesse,  à ces cadets sociaux, d’éviter ces écueils et de faire mieux que leurs aînés en tournant le dos à ces  fléaux qui n’élèvent ni ne développent. Qu’on cesse de dire que l’Afrique est l’endroit de la Terre où l’homme accompli son chemin de croix de façon dramatique.
Hildegarde Payong

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